Suivez-nous chaque mois ! Des infos sur les travaux de saison, nos choix agro-écologiques et notre approche du métier de paysan-herboriste. ci dessous retrouvez les publication du 1er trimestre :
JANVIER
Non travail du sol
Nous avons choisi de ne pas travailler le sol mécaniquement, sans tracteur. Tout le travail se fait à la main. Rappel : nous cultivons des plantes aromatiques et médicinales, dans le cadre d'une micro-ferme = sur une petite surface, environ 2000m2 de planches de cultures au sein d'1,4 hectare.
Les planches sont occupées toute l'année soit par des vivaces comme les hysopes, sauges, lavandes, mélisse etc... soit par du paillage. Les planches accueillant des annuelles en saison, sont en ce moment, recouvertes d'une épaisse couche de paille broyée ou de feuilles mortes ou de broyat de bois de haies. Ces planches seront dépaillées au printemps, grelinées et ratissées pour effectuer des semis direct ou bien dépaillées grossièrement en vue du repiquage des jeunes plants. Apport de compost maison sur certaines cultures, les plants seront ensuite paillés à l'herbe de tonte par couches successives jusqu'en juin ou le foin prendra le relais.
Les avantages d'un sol toujours couvert sont multiples : moins de désherbage, moins d'arrosage en saison, un sol nourri et protégé des excès climatiques. La terre reste souple, ce sont les racines des arbres à proximité, la décomposition des végétaux et la vie souterraine qui travaillent notre sol !
Les inconvénients résident dans la fourniture de ces matériaux de paillage, nous en produisons une bonne partie mais pas tout... et le réchauffement tardif de notre terre argilo-limoneuse au printemps.
Nous restons convaincus que nourrir et prendre soin du sol est l'indispensable préalable à la vie des plantes en bonne santé.
FEVRIER
De la graine au produit fini !
Entre février et mai nous réalisons plus de 5000 semis sous le tunnel froid. Un grand nombre d'annuelles comme les basilics, la marjolaine, la dracocéphale de Moldavie... mais aussi nous renouvelons nos pieds de thyms, de sarriette ou de lavande à partir de graines. Cela nous permet de mieux maîtriser le choix des espèces médicinales et il est plus coûteux d'acheter des plants que des graines !
Nous réalisons aussi des boutures de nos plants existant, mais le semis permet un meilleur brassage génétique.
Après quelques semaines les tout jeunes plants sont rempotés dans des godets de récup'. On utilise souvent du purin d'ortie dilué en pulvérisation pour les renforcer. Ils sont ensuite acclimatés à l'extérieur de quelques jours à une semaine avant d'être plantés.
S'en suivront les récoltes successives… ou pas, sur les plantes épanouies. Ce qui n'est pas récolté est laissé en fleurs aux pollinisateurs.
Nous récoltons nos graines, autant que possible, elles ont mémorisé dans leur génétique notre sol, notre climat et notre approche. Nous gagnons en autonomie et les futurs plants seront plus adaptés à notre environnement.
« C'est un cycle de régénération permanent... les semences deviennent des plantes et les plantes donnent des semences, la terre donne vie, nourrit et recycle (Vandana Shiva). »
C'est un choix plutôt satisfaisant que de suivre chaque étape de la vie d'un végétal depuis la graine, au séchage et à la rencontre avec vous qui la dégustez en infusion.
MARS
La place du sauvage !
Nous cultivons une soixantaine de plantes aromatiques et médicinales, nous pratiquons également de la cueillette sauvage sur une vingtaine d'espèces : primevère coucou, fleurs de prunelliers, aubépine, ortie, ronce … La cueillette représente 30% de nos récoltes dont la moitié se fait sur notre ferme, riche en flore spontanée. A vrai dire, nous lui laissons la place de se développer, nous faisons du désherbage sélectif dans les planches de culture, laissant partir des achillées millefeuilles du plantain ou des grandes berces ici et là, ce qui peut passer pour un joyeux fouillis dans nos cultures ! La plante sauvage est par nature adaptée à son environnement, elle va pouvoir développer toutes ses substances aromatiques et/ou médicinales de façon idéale. Suivant ce même principe nous ne boostons pas nos plantes de culture et nous ne cultivons quasi rien sous tunnel, Notre approche est d'observer et d'accueillir ces spontanées sauvages et indigènes, de les respecter et de favoriser leur implantation, source de résilience pour l'avenir. Nous avons également des sites de cueillettes déclarés chez des particuliers ou collègues agriculteurs biologiques. La charte des cueilleurs pros préconise de ne jamais récolter plus d'un tiers sur une station de cueillette afin de protéger le renouvellement des plantes. La préservation de la ressource est importante pour tout l'équilibre de l'écosystème et également pour la pérennité de notre travail.
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